Introduction à l’office des Ténèbres

Le mot Tenebrae signifie en latin « Ténèbre, obscurité». Le but de ce service est de recréer l’aspect émotionnel du récit de la Passion du Christ, il a été mis en place pendant la période du Moyen Age, à ce moment, on le célébrait le Vendredi Saint, mais on peut aussi le vivre le Jeudi Saint. Ce temps comprend des lectures qui seront séparées entre 7, 8 ou 9 parties, chacune lue par quelqu’un de différent.
Artszone vous propose de vivre ce temps au travers de plusieurs éléments que vous trouverez à gauche de cette page.

Ressources disponibles

Méditation du Vendredi Saint en musique, parole et image (pour voir les images, il faut ouvrir le fichier avec Quicktime ou iTunes)
Fichier PDF du déroulement de la célébration, trucs et astuces, kit pour vivre cette célébration

Le making of de ce projet: explication du travail de création des musiques:

Déroulement du service

L’église est éclairée seulement avec des bougies. Il y a autant de bougies que de lecture et l’on rajoute une bougie blanche qui représente le Christ. Les lecteurs se lèvent l’un après l’autre, lisent leur lecture et éteignent une bougie jusqu’à ce que seule la bougie du Christ soit allumée. A ce moment, une personne lit le psaumes 22 qui parle de Jésus en croix. A la fin de cette lecture, la bougie du Christ est éteinte, le lieu se trouve alors dans une obscurité complète. On peut à ce moment faire sonner un gong qui signifie le roulement de la pierre du tombeau. La célébration est finie, il n’y a pas de bénédictions et les gens partent.

Mettre sur pied un office Tenebrea

Si vous désirez mettre en place un office des Ténèbres, nous vous avons préparé un fichier PDF avec les lectures et des indications pratiques.

Présentation de la création de Raphaël Noir

Raphaël Noir, un musicien de Suisse Romande, à créé 8 réponds pour ce service. Voici le résumé de sa démarche artistique.

La lecture des derniers moments et paroles du Christ constitue un élément incontournable dans le calendrier liturgique de la Passion. L’objectif de la création musicale qui l’accompagne est de retranscrire ces différents moments afin d’en augmenter la portée symbolique pour l’auditeur, et lui permettre ainsi de se laisser porter par une vraie méditation de la Parole biblique.

Le choix d’un instrument seul m’a semblé approprié pour ce texte; le Christ lui-même est seul, totalement seul dans les derniers instants de sa vie. Toutefois le jeu polyphonique permis par l’orgue rappelle à chaque instant que ce même Christ est à tout instant en dialogue, dialogue avec les siens, avec ses adversaires, avec son Père.
L’ensemble des réponds est écrit en si mineur. Le choix d’une tonalité unique sans passage à un registre majeur souligne la cohérence et la dimension implacable du destin qui se joue ici; le récit de la Passion est comme un long tunnel, qui trouve son issue au matin de Pâques.

Un grand nombre de montées et descentes chromatiques ponctue l’oeuvre; De même que le Christ est monté à Jérusalem pour la Pâque juive, de même qu’il monte dans la chambre haute pour y célébrer le Dernier Repas ou qu’il monte pour être crucifié à Golgotha, de même qu’il est descendu de la Croix, ou qu’il descend au Royaume de Morts, de même l’atmosphère musicale joue autour de ces effets ascendants et descendants, avec tout ce que cela peut provoquer comme sentiment de vertige ou de malaise à l’écoute. En effet, c’est précisément dans cette chute précipitée, dans cette victoire temporaire des puissances chaotiques sur la Vie, que se joue tout le mystère de la Résurrection.
Enfin, un accent tout particulier a été mis sur l’alternance entre des couleurs harmoniques très fluides et des dissonances beaucoup plus marquées, toujours dans l’idée de souligner le caractère absurde de ce qui semble être l’issue dernière du parcours messianique. Au final, l’auditeur est laissé en suspend, comme s’il restait au moment de la mort du Christ une question, un de ces pourquois insolubles de notre condition d’homme face au non-sens, au Néant, à la Mort.