La Bible, Marc 11 : 12-14

Le lendemain, comme ils quittaient Béthanie, Jésus eut faim. Il aperçut de loin un figuier qui avait des feuilles et alla voir s’il y trouverait quelque chose, mais quand il se fut approché, il ne trouva que des feuilles, car ce n’était pas la saison des figues. 14 Alors Jésus prit la parole et lui dit: «Que plus jamais personne ne mange de ton fruit!»

Voilà un bien étrange récit qui se déroule pendant la semaine Sainte : un figuier qui ne donne pas de fruit est maudit alors que ce n’est pas la saison des figues ! Bizarre quand même, ce n’est pas logique !
Une courte explication agricole s’impose :
Cet événement a très probablement eu lieu pendant les premiers jours du mois d’Avril de l’an 30. Vers la fin du mois de mars, les feuilles commencent à pousser sur les figuiers et environ une semaine après, l’arbre est entièrement recouvert de feuille. Pendant ce temps, des petits fruits apparaissent qui ressemblent à des amandes. Les habitants de cette région appellent ces fruits des taqsh. Ce ne sont pas les vraies figues, ces taqsh tomberont quelques semaines après pour laisser place aux figues. Il arrive que les paysans mangent ces petits fruits quand ils ont faim. Si les feuilles apparaissent sans les taqsh, il n’y aura pas de figues. Jésus a vu le figuier avec des feuilles, mais il ne portait aucune taqsh, il savait donc qu’il ne donnerait pas de figues.

Cette parabole fait écho à la parabole du figuier qui ne porte pas de fruit (Luc 13 :6-9). Un enseignement que l’on peut retirer de cette parabole est ceci : Si un arbre ne porte pas de fruit, et que l’on a fait tout ce qui est possible pour qu’il en porte, quelque chose de nouveau, de plus fructueux prendra sa place.

Au niveau de l’économie, le capitalisme a été plus fructueux que la féodalité ; le communisme est venu et a essayé de supplanter le capitalisme, mais ce système a montré qu’il ne portait pas les fruits attendus. A l’heure actuelle, nous nous rendons compte des problèmes liés au capitalisme. On se demande comment il pourra survivre par rapport aux ressources limitées de notre planète. Est-ce qu’il s’autodétruira car il produira de mauvais fruit pour un grand nombre et quelques bons fruits pour une toute petite partie de la planète ? Au niveau de l’organisation politique, les Rois et les Monarchies sont venues et (grandement) reparties, même chose pour la ségrégation et l’apartheid. Ils ont laissé la place à un système plus juste, plus intelligent, une manière plus fructueuse d’organiser la société humaine. On retrouve le même principe au niveau de la religion, les indulgences sont venues et reparties, les croisades et les conquistadores et les colonisateurs sont venus et repartis, la défense de l’esclavagisme et du racisme sont venus et repartis. Mais la forme que l’on a aujourd’hui doit passer le test du fruit, c’est ce que nous dit l’histoire du figuier. Si le fruit n’est pas bon, il disparaîtra.

Seigneur, aide-nous à affirmer notre loyauté, non pas à cet arbre ou cet autre, mais aux fruits qu’il porte, pas à cette outre ou celle-ci, mais au vin qu’elle porte. Aide-nous à ne pas confondre le style et l’apparence pour la substance et l’essence.
Nous nous abondons à toi pour que tu t’occupes et nourrisses notre âme, pour que tu façonnes notre caractère pour que nous portions du fruit en sa saison. Cette semaine Sainte nous rappelle que le grain doit tomber en terre et mourir afin de produire une semence. Aide-nous à accepter les défaites, les critiques, les revers qui nous seront nécessaires pour porter encore plus de fruit.
Mais quels fruits demandes-tu que nous portions ?
Nous entendons la réponse de ton Saint-Esprit :
« On t’a fait savoir, homme, ce qui est bien, ce que Dieu réclame de toi: rien d’autre que d’accomplir la justice, d’aimer la bonté et de marcher humblement avec ton Dieu. » (Michée 6 :8)
Que nos vies portent un fruit abondant Seigneur, que chaque branche soit remplie de l’amour, la joie, la paix, la patience, la gentillesse, la bonté, la fidélité, la douceur et le contrôle de soi. Nous désirons porter du fruit qui est bon, être témoin de ta bonté gracieuse.
Amen

Inspiré par une méditation du site : www.brianmclaren.net