Le mot Carême évoque des choses différentes pour chacun de nous. Pour certains, ce mot ne signifie rien, ils n’en ont jamais entendu parler, mais l’aspect de jeûne a peut-être été vécu d’une manière ou d’une autre dans leur tradition religieuse. Pour d’autres, le fait que la Bible ne parle pas du Carême leur pose question. Pour d’autres, des images de leur jeunesse reviennent à l’esprit où ce temps était vécu de manière légaliste, où la notion de liberté n’était pas présente, il s’agit de gagner son salut en faisant des actes de pénitence. Pour certains enfin, ce mot signifie un temps de retour à Dieu, un choix consenti de dépouillement.

L’année chrétienne ou l’année liturgique est ordonnée de façon à incarner toute l’histoire de l’évangile de manière annuelle. Nous commençons par la naissance du Messie, puis viens l’Epiphanie, le Carême, la semaine Sainte, vendredi saint et Pâques, puis l’Ascension et Pentecôte. Le reste du temps est appelé le temps ordinaire. Ce temps est dévolu à l’approfondissement de la foi chrétienne et de la mission.

Certains me diront, « OK, mais le nouveau testament ne parle pas d’une année chrétienne, encore moins du Carême. Nous n’en avons donc pas besoin. ». A cela, je (et pas seulement moi, mais l’Église) répondrais simplement : « Attends un peu mon ami ». Avec le peuple d’Israël, Dieu a disposé des fêtes et des commémorations tout au long de l’année, afin que le peuple puisse incarner et re-vivre les grands événements du salut de Dieu. Voilà donc un élément très important : de toute évidence, Dieu est très intéressé à institutionnaliser les actes de salut sous la forme d’un calendrier. Dès les premiers siècles du christianisme, les chrétiens ont structuré le calendrier annuel pour qu’il soit imprégné des actes de salut démontrés dans la vie de Jésus. Le carême s’inscrit dans cette idée qui était déjà vécue par les Israélite, à savoir, incarner et rendre actuel les actes de salut de Dieu en faveur de l’humanité. Nous entrons ainsi dans la Grande Histoire de Dieu et nous la faisons nôtre.

Mais soyons clairs, comme pour chaque exercice spirituel, si cette activité t’aide à grandir dans la Grâce de Dieu, alors pratique là ! Mais si cela ne te fait pas grandir, alors ne te sent pas obligé de le faire. Pour le Carême, c’est la même chose, si cela t’aide à te préparer à Vendredi Saint et Pâques, si cela t’aide à grandir dans la Grâce de Dieu alors pratique cet exercice.