Qu’est-ce que cela veut dire?

Le mot carême vient du latin quadragesima [dies] « le quarantième [jour] » avant Pâques, quarante, ce temps durant quarante jours. Il s’agit donc des 40 jours qui précédent Pâques.
Le Carême commence le Mercredi des Cendres et fini le Samedi Saint, le jour avant Pâques. Mais si l’on compte tous ces jours, on arrive à 46 jours, c’est donc un jeûne de 46 jours ? Non, car dans la tradition romaine, les dimanches ne sont jamais des jours jeûnés, car le dimanche on célèbre la résurrection de Jésus et cela ne pourrait être un jour de jeûne.

La place du dimanche

Le dimanche n’étant pas un jour de jeûne, il revêt une importance que l’on oublie parfois. Quand on s’est privé pendant toute la semaine, il semble que ce temps devient un temps autre, un temps où la joie de la résurrection est comme palpable.

Pourquoi le nombre 40 ?

La Bible porte une grande importance à la symbolique des nombres. On peut se rappeler que les Israélites ont passé 40 ans dans le désert, Jésus a été tenté 40 jours dans le désert. Élie a voyagé pendant 40 jours vers le mont Horeb pour rencontrer Dieu. Ce nombre 40 symbolise l’épreuve qui nous prépare à rencontrer Dieu. Ainsi en prenant part au Carême, nous prenons part à cette expérience de marcher 40 jours dans le désert pour nous libérer du superflu, pour avoir faim de Dieu.

Le temps du Carême chez les premiers chrétiens

Irénée de Lyon qui a vécu au IIe siècle décrit le carême comme quelque chose qui durait 2 ou 3 jours seulement.
En 325, le Conseil de Nicée a proposé une période de carême de 40 jours. Il s’agit à l’époque d’un temps de préparation pour les nouveaux chrétiens en vue du baptême. À noter que les chrétiens étaient baptisés dans la nuit du samedi au dimanche de Pâques, une belle image de la mort et la résurrection !

Que vivre pendant le temps du Carême ?

La Carême nous parle du désert, à la suite de Jésus qui a passé 40 jours de solitude ou le peuple de Dieu en y marchant 40 ans.
Frère Roger disait que le temps du Carême « n’était pas un temps d’austérité ou de tristesse, ni une période pour entretenir la culpabilité, mais un moment pour chanter la joie du pardon. Il voyait le Carême comme quarante jours pour se préparer à redécouvrir de petits printemps dans nos existences. »
L’appel de Jean-Baptiste résonne pendant ce temps de Carême, en effet, il proclame « repentez-vous! » ce qui veut dire : « tournez-vous vers Dieu ». Voilà un des points central du Carême : la conversion, le retour à Dieu.
La pratique du jeûne est également un point important, en jeûnant, nous apprenons à avoir faim de Dieu. Cela nous permet de mieux nous rendre compte des émotions et attitudes négatives qui nous emprisonnent : la peur, l’ambition mal placée, le perfectionnisme, etc.

Voici une belle description du sens du carême par Benoît XVI

“Le carême nous offre une occasion providentielle pour approfondir le sens et la valeur de notre identité chrétienne, et nous stimule à redécouvrir la miséricorde de Dieu pour devenir, à notre tour, plus miséricordieux envers nos frères”

La place du carême dans les milieux évangéliques et réformés ?

Il y a encore une sorte de suspicion face au carême dans certains de ces milieux. Ce temps est perçu par certains comme un acte religieux dépouillé de vie, qui sert à gagner son salut. Mais plusieurs églises ont commencé à intégrer cette pratique dans leur vie communautaire, se rendent compte qu’il y a de belles choses à vivre quand cet élan est vécu dans la liberté et l’esprit. À noter, un bon dossier dans le magazine Horizons évangéliques.