Fichier à imprimer – Carême 2010 – 28 mars au 4 avril – La simplicité
Lecture
Abaissement et glorification de Jésus – Philipiens 2:6-11
« Lui qui était dans la condition de Dieu,il n’a pas jugé bon de revendiquer son droit d’être traité à l’égal de Dieu ; mais au contraire, il se dépouilla lui-même en prenant la condition de serviteur. Devenu semblable aux hommes et reconnu comme un homme à son comportement, il s’est abaissé lui-même en devenant obéissant jusqu’à mourir, et à mourir sur une croix. C’est pourquoi Dieu l’a élevé au-dessus de tout ; il lui a conféré le Nom qui surpasse tous les noms, afin qu’au Nom de Jésus, aux cieux, sur terre et dans l’abîme, tout être vivant tombe à genoux, et que toute langue proclame : « Jésus Christ est le Seigneur », pour la gloire de Dieu le Père. Le Christ Jésus, lui qui était dans la condition de Dieu, n’a pas jugé bon de revendiquer son droit d’être traité à l’égal de Dieu »
Autres lectures
- 1erLe Serviteur de Dieu accepte ses souffrances
Es 50:4-7 - 2èmeMon Dieu, mon Dieu, pourquoi m’as-tu abandonné? Ps 21:8-24
- 3èmeLa Passion
Luc 22:14-71, 23:1-56
Réflexion
La Passion du Christ n’a pas d’équivalent dans l’histoire. Prophétisé des siècles auparavant, cet événement révèle un Dieu qui choisit le don jusqu’au bout en démontrant l’expression la plus forte de l’amour : offrir sa propre vie. Dans ce processus d’abaissement unique que nous sommes appelés à imiter dans les limites qui sont les nôtres, plusieurs éléments interpellent.
D’abord, Jésus n’a pas jugé bon de revendiquer ses droits. Nos droits peuvent en effet devenir des obstacles à la volonté divine dans nos vies lorsqu’ils remplacent la grâce. N’oublions pas que le seul droit que nous ayons, c’est de mourir et d’aller en enfer. Tout le reste n’est que grâce.
Ensuite, Jésus n’a pas revendiqué une vie matériellement confortable. Nos fausses revendications sont souvent de cet ordre-là, expression de notre nature humaine qui trouve trop souvent sa valeur et sa confiance dans les possessions matérielles, ces poids que nous traînons derrière nous et qui nous empêchent de faire pleinement confiance au Seigneur.
Renoncer à ses droits et porter la part des souffrances du Christ, font intégralement partie de l’appel chrétien. En affirmant seulement que c’est « encore mieux avec Jésus », notre christianisme moderne a souvent succombé aux convenances de confort de notre époque et y perdu une grande part de son message révolutionnaire.
Une manière de redevenir ces « fous de l’évangile » (1Co 4.10), c’est de rompre avec les sirènes de bonheur du matérialisme, en choisissant le dépouillement. Un dépouillement conscient, non par fatalisme, non par défaitisme, ni par désir de devenir des admirés du sacrifice. Mais simplement pour redevenir disponibles, à l’écoute de Dieu et prêts à le suivre sans nous préoccuper de nos encombrantes possessions. Bien des chrétiens l’on vécu avant nous. François d’Assise a porté ce dépouillement à l’extrême. Sa vie comprend certainement bon nombre de clés pour nous, chrétiens du 21ème siècle, si nous ne voulons pas nous « conformer au siècle présent » (Ro 12.2), mais être des témoins véritables de la « folie » du sacrifice de la Croix (1 Co 1.18).
Seigneur, je me suis construit beaucoup de droits.
Le droit d’être riche, le droit de posséder d’innombrables biens matériels, le droit d’être estimé, respecté.
Mais je reconnais que je n’ai aucun droit, car tout ce que j’ai c’est toi qui a décidé de me les donner.
Seigneur, je te remets mes revendications, mes désirs matériels qui ne comblent pas le coeur mais apportent de fausses sécurités et bien des soucis.
Seigneur, aide-moi à me dépouiller, à renoncer toujours plus à construire ma valeur sur mes possessions ou ma richesse.
Seigneur, apprends-moi à vouloir plus de toi, et moins de tout le reste.
Questions
Tout ce que nous avons vient de Dieu. Il nous fait confiance pour bien nous occuper de ce qu’il nous donne (Ge 2.15 et 9.3) et pour bien l’utiliser (1 Pi 4.10).
- Quelle est mon attitude de coeur quand je désire une possession matérielle supplémentaire ? Est-ce par simple désir de posséder, par souci de confort, pour me trouver de la valeur aux yeux des autres, par convenance sociale?
- Le renoncement est-il seulement une option parmi d’autres, ou au contraire une nécessité pour véritablement marcher à la suite du Christ ? Pourquoi ?
Renoncement et engagement
Nous pouvons espérer un monde nouveau et semer dès aujourd’hui des semences de changement, aussi modestes soient-elles.
Pour commencer, nous te recommandons de te limiter à un renoncement et un engagement et de les appliquer pendant une semaine.
Je renonce à…
- Acquérir un nouvel objet que je prévoyais et qui est de l’ordre du confort, donc pas indispensable pour vivre (exemple: nouveau mobile, voiture plus confortable, etc.). A la place, je fais un don équivalent à une oeuvre.
Je m’engage à…
- Réfléchir, chaque fois que je désire acheter un objet durable, à mes motivations.
- Reconsidérer mes priorités de vie qui tournent autour de l’acquisition de richesses (travail mieux payé, maison individuelle, etc.).
Prochains pas
Voici quelques idées comment tu pourrais continuer la réflexion et l’action au-delà de ce temps de carême :
- Étudier la vie d’un chrétien ayant choisi la simplicité de vie, par exemple François d’Assise, mais aussi de nombreux chrétiens contemporains, surtout des missionnaires.
- Développer un style de vie où la simplicité volontaire est vécue comme une manière de chercher à ressembler à Christ.
Auteurs
Steve Tanner, Yverdon